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Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à ne rien faire et assurer la continuité avec la situation telle qu’elle est au départ. C’est un bon point de comparaison pour les autres stratégies.

Déroulement de l’inondation L’inondation se déploie sur le territoire selon deux dynamiques : le débordement du cours d’eau et le ruissellement urbain. Les fortes pluies de ces derniers jours ont généré une augmentation du niveau et du débit du Vitello. Le débordement du cours d’eau présente un réel risque pour les zones habitées, en particulier dans le secteur Nord-ouest de la ville où les dommages attendus sont importants. Cela est notamment dû à la partie canalisée du cours d’eau (rectangle bleu foncé sur le cours d’eau). Dans cette zone le rétrécissement de la section du cours d’eau ne permet plus à l’eau de s’évacuer normalement entraînant alors un débordement violent. C’est dans ce secteur que l’on observe le plus grand nombre de dommages matériels (carrés jaunes et oranges) et de blessés (carrés rouges). Les précipitations intenses et localisées engendrent aussi un phénomène de ruissellement urbain. L’eau ruisselle sur les pentes raides des massifs ceinturant la ville et arrive rapidement et sans avoir eu le temps de s’infiltrer dans le périmètre urbanisé. Là, les sols sont étanches car bétonnés et bitumés, et ne permettent pas l’infiltration des eaux de pluie. L’eau de ruissellement s’accumule principalement dans les zones basses dans lesquelles les réseaux d’évacuation ne sont plus suffisants pour drainer des quantités d’eau aussi importantes. Ce phénomène génère des dommages loin de la rivière ; plusieurs secteurs sont ainsi touchés : au Nord-Est de la ville, au Sud-Ouest, dans le secteur de la ZAC, et sur le bord de mer. Il est à noter qu’avec la dépression météorologique, le niveau de la mer élevé limite les capacités d’évacuation des eaux dans la mer. Autre point notable, il y a une accumulation d’eau au niveau de l’autoroute dans l’Est de la ville, qui s’explique par les murs anti-bruit de l’autoroute qui font barrière à la libre circulation des eaux.

Cette stratégie ne demande aucun investissement, mais en raison des dégâts induits par l’inondation, elle va requérir des coûts de réparation importants. Elle n’a pas d’impact sur les enjeux écologiques (ni positif, ni négatif), ni sur le plan social, laissant ces deux critères à un nouveau médiocre. Pour l’aspect social, on pourra tout de même relever le mécontentement des Vitaliens qui ne se sentent pas protégés face à ce risque. Comme aucun effort n’a été fait pour gérer l’inondation, celle-ci a eu des conséquences graves, notamment avec un bilan humain très mauvais (14 blessés). C’est donc une stratégie qui devrait être évitée ; dans un tel contexte, il faut absolument agir.

Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à poursuivre l’urbanisation du territoire. Il s’agit d’accueillir de nouveaux habitants à travers deux grands projets de réaménagement de La Vita : la densification des dents creuses du centre-ville; et la construction d’un nouveau quartier sur les hauteurs au nord-est de la ville. Cette stratégie prévoit aussi la construction de nouveaux commerces en centre-ville et d’une nouvelle école, nécessaire du fait de l’arrivée de nouveaux habitants. En revanche, dans cette stratégie, rien n’est fait pour réduire l’exposition et la vulnérabilité de l’existant face aux inondations, même si l’ensemble des nouveaux bâtiments sont régulièrement construits en respectant les dernières normes en vigueur et les règles de l’art.

Déroulement de l’inondation Les actions entreprises ont une influence indirecte sur la dynamique et l’extension territoriale de l’inondation. Le nouveau quartier situé dans les hauteurs de la ville n’est pas situé en zone inondable, mais il génère une imperméabilisation de terres qui étaient avant enherbées, et renforce directement le phénomène de ruissellement en aval de ce quartier. Par ailleurs, les nouveaux bâtiments (commerces et habitations) construits pour certains d’entre eux en zones inondables vont alourdir le bilan matériel et potentiellement humain de l’inondation. Tous ces éléments contribuent à aggraver le bilan de l’inondation.

Cette stratégie ne comportait aucun élément pour gérer les risques existants. Pire, elle a engendré une augmentation de la quantité d’enjeux exposés, dégradant ainsi la situation avec un bilan plus négatif que celui qu’aurait obtenu la stratégie du statu quo. Sur le plan environnemental, elle comprend de nouvelles constructions avec une expansion urbaine sans compensation ; elle présente donc un bilan très négatif. En revanche, elle répond à des besoins sociaux en permettant un meilleur accès au logement et à de nouveaux services (commerces, école…). Elle contribue donc ainsi au dynamisme économique du territoire et obtient donc de bonnes évaluations sur ces deux indicateurs.

Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à construire un barrage sur le Vitello en amont de la ville. Ce barrage écrêteur de crue vise à réguler le flux d’eau dans la rivière en cas de débit trop important. Il est dimensionné pour des événements centennaux. Le barrage est conçu pour supporter la surverse, ce qui signifie qu’en cas d’événement qui dépasse l’aléa de référence de l’ouvrage, l’eau passera par-dessus de parapet, sans causer de risque de rupture du barrage. En complément, la stratégie comprend une protection rapprochée de certains enjeux dans le centre ville via la construction de murets anti-crues. Ceux-ci doivent permettre de contenir les eaux dans le lit de la rivière. Comme le barrage, les murets sont dimensionnés pour un aléa de référence (ici une crue quinquennale) et en cas de phénomène plus intense, les murets seront dépassés, engendrant une stagnation des eaux derrière le muret lors de la décrue. Les passages du Vitello qui sont canalisés (rectangles bleu foncé) et les ponts sur la rivière (rectangles verts) ne sont pas protégés par des murets mais génèrent des zones de goulot d’étranglement.

Déroulement de l’inondation Cette stratégie permet de limiter fortement le débordement du Vitello, tout d’abord par le barrage qui capte les précipitations et les eaux du Vitello en amont de la ville, ensuite par les murets qui limitent le risque de débordement en des zones stratégiques. En revanche, cette stratégie ne permet pas de gérer le ruissellement dans les zones basses plus éloignées de la rivière qui subissent des dommages.

Cette stratégie a permis de limiter les dommages liés à l’inondation sur les parcelles proches du Vitello, secteur qui aurait été le plus touché par l’inondation si aucune action n’avait été entreprise (stratégie statu quo). Le barrage et sa capacité de stockage des eaux permet aussi de gagner du temps et décalant dans le temps l’arrivée de l’onde de crue. Toutefois, cette stratégie est moins efficace pour protéger les secteurs plus éloignés du Vitello touchés par le ruissellement. La construction du barrage et des murets a permis de réduire le nombre de blessés (6 sauvés), de bâtiments inondés (8 non inondés), d’infrastructures endommagées (6 de moins) et de voitures endommagées (21 de moins). Elle est donc jugée globalement efficace pour gérer le risque inondation. Cette efficacité préventive se fait au détriment des enjeux environnementaux. En effet, en perturbant le libre écoulement des eaux, le barrage et les digues jouent un rôle négatif sur les écosystèmes. Par ailleurs, la construction du barrage nécessite d’importants travaux de terrassement et représente une large emprise au sol de la structure béton dans un espace naturel. Le score environnemental est donc dégradé (par rapport au statu quo) pour cette stratégie. Sur le plan social, cette stratégie apporte aux habitants un sentiment de sécurité. Ces ouvrages très visibles rassurent beaucoup d’habitants. Il est à noter que cela peut parfois jouer négativement sur le comportement des personnes pendant l’inondation (se sentant trop en sécurité et prenant des risques). De plus, les murets anti-crues le long de la rivière contribuent à couper le lien entre les Vitaliens et le Vitello, en ne permettant plus de voir directement le cours d’eau. Cela va à l’encontre du besoin social de nature. Sur le plan économique, cette stratégie est assez négative. Les nouveaux ouvrages construits ont un coût important et devront être maintenus et entretenus pour assurer leur efficacité dans le temps. Elle induit donc des coûts d’investissement et de fonctionnement importants. Cependant, les dommages évités permettent en partie de compenser les dépenses.

Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à favoriser l’infiltration de l’eau dans les zones urbanisées par le recours à des approches d’ingénierie. Deux actions sont entreprises en ce sens : la désimperméabilisation des parkings de la ville et l’installation de puits d’infiltration. Les puits vont capter une partie de l’eau excédentaire du réseau d’évacuation d’eau pluviale et permettre son infiltration progressive. La désimperméabilisation des parkings va redonner à ces surfaces des capacités d’infiltration, permettant ainsi à une partie de l’eau de ruissellement de s’infiltrer et limiter la hauteur d’eau au niveau des parkings et de la voirie voisine.

Déroulement de l’inondation Cette stratégie va agir à la fois sur le ruissellement et sur le débordement du cours d’eau. En effet, en favorisant l’infiltration dans certaines zones particulièrement exposées et sensibles, le risque de ruissellement est limité. L’augmentation de la capacité d’infiltration permet de limiter l’accumulation d’eau dans certaines zones, notamment au niveau des parkings, protégeant de cette façon les voitures garées en ces lieux. Par ailleurs, les puits d’infiltration non loin du Vitello peuvent également capter une partie modeste des eaux de crue. L’amélioration de la capacité d’infiltration par désimperméabilisation réduit le risque d’inondation mais ne le supprime pas, le risque zéro n’existant pas

Cette stratégie se révèle très efficace face à une inondation d’intensité faible à moyenne, mais sa capacité d’infiltration est saturée face à un phénomène extrême tel que l’inondation en cours. Elle aura tout de même permis d’éviter 6 blessés, et 8 bâtiments inondés. On pourra noter que cette stratégie permet de sauver 6 infrastructures (aux abords des parkings), et plus d’une vingtaine de voitures garées sur les parkings. C’est ainsi une stratégie qui contribue efficacement à la gestion du risque. L’indicateur social est plutôt négatif dans la mesure où cette stratégie ne contribue pas à des pratiques de loisirs ou sociales, ni au sentiment de sécurité souvent généré par les ouvrages tels que les digues et barrages, et va nécessiter des travaux avec des fermetures temporaires des différents parkings. Sur le plan environnemental, il n’y a pas de changement notable puisque ces mesures n’ont pas d’influence directe sur le climat ou la biodiversité. On pourra tout de même évoquer que le renforcement de l’infiltration contribue au rechargement des nappes phréatiques et ainsi au cycle de l’eau. Sur le plan économique, ce n’est pas la stratégie la plus onéreuse en matière d’investissements de départ. Elle va cependant nécessiter un entretien régulier, notamment des parkings désimperméabilisés pour s’assurer que ceux-ci gardent leur capacité d’infiltration. C’est donc une stratégie intéressante, en particulier en articulation avec d’autres stratégies pour être plus efficace, en particulier face à des inondations majeures.

Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à prévoir des systèmes de protection amovibles à l’échelle des bâtiments, principalement pour obstruer les portes et fenêtres. Cela prend en général la forme de batardeaux ou autres systèmes (type sacs de sable) limitant l’entrée d’eau dans les bâtiments ou facilitant son évacuation. Il existe une limite de hauteur de ce type de protection qui correspond à la hauteur qu’un adulte en bonne santé peut enjamber (environ 50 cm). Si la hauteur d’eau à l’abord des bâtiments dépasse cette hauteur, l’eau passera par-dessus. Cette stratégie agit directement sur la vulnérabilité des occupants du bâtiment mais n’a pas de conséquence sur les paramètres hydrauliques.

Déroulement de l’inondation La dynamique hydraulique de l’inondation n’est pas modifiée par cette stratégie. En revanche, cette stratégie permet de protéger les bâtiments, empêchant l’eau d’y pénétrer jusqu’à une certaine hauteur (50 cm maximum) et assurant la sécurité de leurs occupants et de leurs biens. Dans certains secteurs en bordure de Vitello, les hauteurs d’eau dépassent les 50 cm et les bâtiments sont inondés malgré les protections amovibles. Par ailleurs, cette stratégie n’a pas de conséquence sur le nombre de victimes en dehors des bâtiments. Elle ne modifie pas non plus le nombre de voitures ou d’infrastructures touchées par les inondations. Son effet global est donc limité face à cet événement majeur.

Grâce à cette stratégie, 12 bâtiments ont été sauvés de l’inondation. Cela a conduit aussi à éviter 3 blessés. Elle n’a pas de conséquence sur les dommages sur les voitures et les infrastructures. Cette stratégie permet d’améliorer légèrement l’indicateur de gestion du risque. Elle est neutre pour les indicateurs environnementaux et sociaux. Pour ce dernier point, on peut tout de même noter qu’en rendant les habitants acteurs de leur propre sécurité, on les replace dans le système de protection. Sur le plan économique, si elle ne dégage pas plus de bénéfice que d’autres stratégies, elle a le mérite d’être peu onéreuse en termes d’investissement de départ et ne nécessite pas de frais de maintenance. Par ailleurs, en protégeant les commerces et autres bâtiments qui reçoivent du public et des services, et leurs biens, cette stratégie permet de limiter les dommages en cas de crue faible et moyenne, elle pourra donc avoir des retombées positives sur l’indicateur économique.

Explication de la stratégie Cette stratégie vise à réduire l’exposition des enjeux en limitant l’expansion urbaine au travers de deux actions : la délocalisation des bâtiments les plus exposés (ceux qui sont en bordure du Vitello qui seront les plus touchés en cas d’inondation), et la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) pour classer en “Zone Naturelle” les parcelles au Nord-Est de la ville, secteur actuellement classé “À urbaniser”.

Déroulement de l’inondation En modifiant le PLU pour classer en “Zone Naturelle” le secteur en amont de la ville, l’objectif est d’assurer sa préservation et renaturation. La conséquence directe sur la dynamique hydraulique est liée à l’amélioration des capacités d’infiltration de parcelles stratégiques face au risque de ruissellement urbain. En complément, la délocalisation des bâtiments les plus exposés permet de réduire les enjeux exposés en rachetant les bâtiments aux propriétaires pour qu’ils se relogent ailleurs (hors de la zone inondable), puis en déconstruisant ces bâtiments et en sanctuarisant les parcelles, c'est-à-dire en les rendant inconstructibles. Cette mesure radicale permet de réduire le nombre d’enjeux humains et matériels à protéger en cas d’événement car directement exposés aux crues du Vitello. La délocalisation ne concerne cependant que quelques biens particulièrement exposés et lors de cet événement majeur, les bâtiments et infrastructures situés sur les berges sont fortement endommagés, voire détruits.

Cette stratégie permet de réduire l’exposition et également la vulnérabilité du territoire et a pour conséquence une diminution du nombre de blessés, de bâtiments et de voitures inondés par rapport au statu quo. Pour ces différentes raisons, cette stratégie obtient un bon score sur l’indicateur de gestion du risque. En revanche, cela se fait au détriment de l’aspect social. En effet, la délocalisation, bien qu’elle se passe quasi exclusivement par voie de rachat à l’amiable, est un processus difficile pour les habitants concernés. De plus, la sanctuarisation de ces terrains peut conduire, en l’absence de réserve foncière sur le territoire communal, à accroître la pression sur le logement et à réduire l’attractivité du territoire à plus long-terme. Cela explique la dégradation de son score sur l’indicateur social. D’un point de vue environnemental, cette stratégie obtient un bon score essentiellement grâce à la préservation d’une zone naturelle qui va pouvoir abriter la flore et faune locale. Sur le plan économique, c’est une stratégie plutôt neutre. La délocalisation et le relogement des habitants aura un coût d’investissement important pour la commune. Cependant, en limitant l’exposition des enjeux, le coût des dommages est inférieur au statu quo. Par ailleurs, c’est une stratégie qui nécessite un coût d’entretien négligeable.

Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à mener différentes actions de sensibilisation et de prévention afin de mieux préparer les populations aux risques. Cela passe par plusieurs mesures : la sensibilisation des habitants au travers de différentes manifestations (information de la population, réunions publiques, ateliers participatifs, activités dans les écoles…), un système d’alarme avancé permettant de donner en direct aux Vitaliens des informations sur le suivi de l’inondation et des consignes lors de l’inondation, une fermeture préventive des routes risquant d’être inondées et le renforcement des services de secours. Ces différentes actions visent à réduire avant tout le bilan humain en cas d’inondation.

Déroulement de l’inondation Grâce à cette stratégie axée sur l’information des citoyens, les Vitaliens sont prévenus de l’inondation et connaissent les comportements appropriés à adopter. Parmi ces “gestes qui sauvent”, il est par exemple demandé aux habitants de rester chez eux, de couper le gaz et l’électricité, de positionner les protections amovibles au niveau des ouvertures (aussi appelées batardeaux) de se réfugier dans les étages lorsque c’est possible. Le système d’alarme permet en complément de donner aux Vitaliens des informations en temps réel sur l’évolution de l’inondation et de leur rappeler les consignes appropriées à chaque étape du phénomène. La fermeture des routes permet d’éviter que des gens empruntent les accès les plus exposés (et notamment les ponts enjambant le Vitello). Cela s’avère nécessaire malgré la diffusion des consignes afin d’éviter que ceux qui ne les auraient pas reçues, ou qui ne souhaiteraient pas les suivre, ne se rendent dans des secteurs dangereux. Finalement, le renforcement des services de secours permet pendant toute l’inondation d’améliorer leur capacité de porter secours aux personnes en situation de danger (en particulier les plus vulnérables comme les personnes âgées isolées, les habitants de maisons de plain-pied localisées dans des secteurs critiques…). Bien sûr, cette stratégie n’a en revanche pas de conséquences sur l’hydraulique de l’inondation et ne va donc pas agir sur la protection directe des bâtiments ou des routes.

Cette stratégie a permis de limiter le bilan humain. En effet, grâce à elle, aucun blessé n’est à déplorer (contre 14 avec le statu quo). La stratégie n’a pas de conséquence directe sur la réduction de l’exposition des bâtis et infrastructures. Cependant, elle a tout de même permis de limiter les dommages à l’intérieur des bâtiments dans la mesure où les habitants ont pu être prévenus à temps pour mettre en sécurité leurs biens. Sur le plan environnemental, cette stratégie est totalement neutre. Sur le plan social, elle peut contribuer à renforcer les liens entre les habitants au travers des différentes manifestations de sensibilisation et peut donc avoir un apport positif. Par ailleurs, l’absence de perte humaine lors de l’événement due à l’efficacité de la préparation et de la communication de crise génère une grande satisfaction de la part de la population. C’est une stratégie qui ne demande pas de lourds investissements financiers directs, mais qui nécessite une implication à temps plein d’agents dédiés à l’information et la sensibilisation du public. En effet, les actions de sensibilisation doivent être menées régulièrement et via des canaux de communication variés pour toucher l’ensemble des personnes exposées. En complément, le renforcement des services de secours suppose également plus de moyens humains consacrés à cette tâche. L’ensemble de ces investissements préventifs sont supportés par le budget municipal, affectant l’indicateur économique.

Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à végétaliser la ville au travers de différentes actions : la végétalisation des toitures des bâtiments tertiaires et résidentiels collectifs, l’aménagement de nouveaux parcs en ville, de jardins de pluie et d’arbres de pluie. Cette stratégie vise à augmenter les capacités d’infiltration de la ville en désimperméabilisant partiellement les sols et les toitures. En complément, les arbres de pluie et les jardins de pluie sont des dispositifs visant spécifiquement à capter et permettre l’infiltration d’une partie des eaux pluviales. Les jardins sont généralement en déclivité et sont composés d’une végétation basse. Les arbres de pluie sont des arbres dont l’aménagement des pieds est conçu pour permettre une infiltration accrue de l’eau. Bien évidemment, ces différentes actions génèrent aussi une amélioration du cadre de vie des habitants de La Vita.

Déroulement de l’inondation Cette stratégie va principalement permettre de capter et d’infiltrer les précipitations et le ruissellement grâce aux éléments végétalisés (parcs, toitures, arbres et jardins de pluie). La répartition de ces éléments dans toute la ville va permettre de récupérer de l’eau dans les différents secteurs. En revanche, aucun dispositif particulier n’est prévu pour gérer l’eau du Vitello. Ainsi, cette stratégie va permettre de réduire les dommages dus au ruissellement dans toute la ville, mais sera peu efficace pour prévenir ceux induits par la crue du Vitello. C’est donc dans ce secteur que se placent les principaux dommages.

La stratégie de nature en ville a permis de réduire sensiblement les conséquences de l’inondation tant sur le plan humain (7 blessés évités) que matériel (9 bâtiments non inondés et 35 voitures non sinistrées). Ce bon résultat préventif est la conséquence directe de l’augmentation de la capacité d’infiltration et de captation de l’eau par la nouvelle végétation de la ville. Il est aussi à noter que certains parkings situés en zone inondable ont également été désimperméabilisés et remplacés par des espaces verts expliquant le nombre de voitures sauvées. Finalement, cette stratégie a une réelle efficacité pour gérer l’inondation, et elle apporte également des bénéfices environnementaux et sociaux. Sur le plan environnemental, la nature en ville est bénéfique pour la biodiversité. En effet, elle contribue au maintien des trames vertes et à l’adaptation au changement climatique. Sur le plan social, cette stratégie permet de créer de nouveaux espaces récréatifs pour les habitants (parcs, espaces verts). De plus, elle contribue aussi à diminuer les phénomènes d'îlots de chaleur urbains en été ainsi que la pollution urbaine. En revanche, elle induit des coûts importants. Elle implique de nombreuses actions de re-végétalisation, qui peuvent être coûteuses, notamment pour les toitures lorsque la végétalisation n’a pas été prévue à la conception du bâtiment. Elle induit également des coûts d’entretien importants. Pour ces différentes raisons, cette stratégie dégrade notablement l’indicateur économique. On pourra aussi noter que l’ensemble des projets qui impliquent des opérations de végétalisation sont des actions qui peuvent prendre du temps pour atteindre leur pleine efficacité (le temps que la végétation arrive à maturité) ; on a ici considéré la végétation comme étant à son plein potentiel, mais c’est un élément central à intégrer dans une stratégie pluriannuelle d’aménagement urbain.

Explication de la stratégie Cette stratégie consiste à implémenter un bassin d’infiltration arboré au Nord-ouest de la ville, afin de capter une partie des précipitations ainsi que les débordements du Vitello en amont de la ville. Ce bassin prend la forme d’un grand parc présentant une déclivité de quelques mètres et parsemé de clairières d’infiltration (souvent pourvues d’exutoires vers les réseaux de la ville). Des arbres sont implantés dans ce secteur, apportant tout à la fois des éléments de nature et permettant jusqu’à un certain débit, de ralentir le flux d’eau en cas d’inondation. Le fond du bassin permet à l’eau de s’infiltrer contribuant ainsi à évacuer une partie des eaux et à recharger les nappes phréatiques. En complément, la stratégie prévoit l’implantation de noues le long des axes principaux en ville. Les noues sont des fossés larges et peu profonds, qui peuvent être végétalisés et qui vont collecter une partie de l’eau de ruissellement afin de permettre son infiltration dans le milieu ou sa restitution dans les réseaux pluviaux.

Déroulement de l’inondation Grâce à cette stratégie, pendant une grande partie de la durée de l’inondation, le bassin permet de stocker et infiltrer une partie des précipitations et débordements du Vitello. Une fois la capacité de stockage du bassin atteinte (précipitations cinquantennales) les eaux ruissellent sur le bassin et se propagent dans le cours d’eau. Le bassin a permis de capter une partie des précipitations et du débordement, et surtout de donner du temps aux populations pour se préparer à l’inondation en agissant comme une zone tampon. Par ailleurs, les noues ont pour rôle lors de l’inondation de compléter le réseau d’évacuation des eaux pluviales qui n’est pas dimensionné pour les quantités d’eau générées par cet événement. En étant réparties dans toutes la ville, elles permettent d’évacuer une partie des eaux de ruissellement et donc de limiter les hauteurs d’eau en ville protégeant ainsi la voirie et les véhicules.

Cette stratégie s’est révélée efficace pour limiter les conséquences de l’inondation. Le bassin en limitant le débordement du Vitello et en favorisant l’infiltration des eaux de pluie en amont de la ville a permis de réduire le nombre de blessés (11 personnes sauvées), le nombre de bâtiments inondés (14 bâtiments) et le nombre de voitures endommagées (40 voitures). Les noues ont fortement contribué à limiter le nombre de voitures sinistrées en contribuant à limiter la hauteur d’eau sur les routes en permettant l’infiltration sur les bas-côtés. Ainsi sur l’indicateur de gestion des risques, cette stratégie est particulièrement efficace puisqu’elle agit sur les deux tableaux : la crue et le ruissellement. Cette stratégie est aussi intéressante sur l’indicateur environnemental. Les noues et le bassin constituent des espaces végétalisés ayant des co-bénéfices sur la biodiversité. Sur le plan social, cette stratégie n’a pas d’apport majeur ; bien que le bassin arboré puisse être utilisé comme un espace récréatif, son positionnement à l’extérieur de la ville et son accès difficile le rend moins attrayant. Par ailleurs, l’aménagement des noues nécessitera des travaux dans toute la ville pouvant contraindre la circulation sur les axes principaux et ainsi limiter la fréquentation des commerces le temps des travaux. Sur le plan économique, cette stratégie est relativement coûteuse (le coût d’investissement est non négligeable et des frais de maintenance et d’entretien sont à prévoir).